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  • Maman myopathe, elle invente un side-car clipsé au fauteuil

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    A l'arrivée de son 4e enfant, Aurore peine à tenir debout. Sa myopathie fait des siennes. Créative et déterminée à s'occuper de son bébé seule, elle crée une collection de matériel de puériculture adapté. Des inventions primées !

     



    Comment s'occuper d'un bébé quand on a l'équivalent de 1,5 kg de force dans les bras ? Le porter ? Impossible ! Aurore Ropars, une jeune maman myopathe débordant d'énergie et de créativité, a trouvé la solution. Atteinte de cette maladie neuromusculaire congénitale, elle se déplace en fauteuil roulant depuis la naissance de son petit dernier, Loïg, 5 ans. « Pour les autres enfants, c'était plus facile car je me tenais encore debout mais, au fil des grossesses, mon état de santé s'est dégradé, explique-t-elle. Le lot de toutes les maladies évolutives... » Elle se met en quête de matériel de puériculture adapté, en vain. « Nous étions pourtant en 2015, c'est dingue ! », s'étonne-t-elle. Pas le choix, il va donc falloir le créer, heureusement elle est plutôt bonne couturière... Aurore découvre alors le concours Fab Life, qui vise à faciliter le quotidien des personnes handicapées, organisé par Handicap international. Pour sa première participation, elle présente un harnais bébé permettant de soulever facilement son enfant, sans avoir à le porter, puis de le transporter sur son fauteuil roulant sans risque de chute (vidéo ci-contre). Une invention primée qui « révolutionne » son quotidien de maman et celui de bien d'autres parents...

    Un side-car « accrocheur »

    « Ce harnais, c'est l'histoire d'à peine 1h30 de travail et d'une poignée d'euros. Un dispositif rien de plus banal... Pour être honnête, lorsque j'ai tenté ma chance, je n'y croyais pas plus que ça », confie Aurore. Elle a bien fait. Les témoignages de parents comblés affluent. « Génial », « indispensable », « il était temps ! »... Grâce à ce dispositif, ils peuvent enfin porter leur enfant « comme n'importe quel autre ». Mais pour combien de temps ? Loïg grandit, vite, très vite, le harnais ne suffit plus. En 2016, Aurore renouvelle l'expérience avec un side-car qui se « clipse » à son fauteuil roulant et dévoile le mode d'emploi pour permettre à chaque parent de se l'approprier. Elle remporte une seconde fois le prix du public. « Visuellement, c'est accrocheur, tout le monde a craqué, se réjouit-elle. Quand près de 2 000 personnes votent pour votre invention, ça fait chaud au cœur. » Ça motive surtout pour en produire d'autres...

    Jamais deux sans trois : le manteau cape

    A chaque remise de prix, Aurore fait de nouvelles rencontres. Cette année-là, sa route croise celle d'une autre maman, qui a reçu le 2e prix du jury pour sa cabane en bois adaptée. Sa fille, Chloé, 6 ans, qui se déplace en fauteuil électrique, est trop étriquée dans son corset. A chaque récréation, c'est le parcours du combattant pour enlever son manteau puis le remettre. Pour y remédier, Aurore lui confectionne un « manteau cape » fixé au fauteuil roulant, pratique et coquet, qui séduit une troisième fois le public du concours Fab Life. En parallèle, elle présente un pantalon adapté muni d'une fermeture éclair à l'entrejambe qui lui permet d'aller aux toilettes seule. « Plus qu'à s'avancer légèrement sur le fauteuil et à faire ses besoins dans un petit réceptacle vendu en pharmacie ! », se félicite-t-elle. Une astuce simple et économique qui met fin à un « véritable supplice ». « Avant cela, je devais parfois attendre 4-5 heures que mon mari rentre pour m'aider », déplore-t-elle.

    Expériences salvatrices

    En 2018, elle passe du côté du jury, une expérience « enrichissante » mais pas suffisamment manuelle pour cette maman inventive. En 2019, animée par le goût du challenge et l'envie d'être utile, elle retrouve sa machine à coudre et présente un pantalon qui s'agrandit au moment de l'enfiler puis se resserre aisément une fois installé sur son fauteuil grâce à un système d'élastiques et de velcros. Un gros coup de pouce pour les personnes ayant des difficultés au niveau musculaire. En parallèle, Aurore crée un siège amovible pour enfant qui se fixe à l'arrière de son fauteuil pour permettre à son fils Loïg de se reposer lors de longues virées. « Parfait pour les journées à Disneyland ! », affirme-t-elle. Ses inventions et sa soudaine médiatisation lui permettent de reprendre confiance en elle. « Lorsque j'ai découvert ce concours, je traversais une période creuse durant laquelle je ne me sentais pas bien dans ma peau, j'avais l'impression de ne pas servir à grand-chose, se souvient-elle. Cette expérience m'a permis de ne plus avoir honte de mon handicap. J'étais inventrice avant d'être myopathe ! » L'occasion pour elle de sensibiliser le grand public à la maladie, et, plus largement, à la différence. « De nombreuses personnes se posent des questions sur mon parcours, mon quotidien et pensent que je passe mes journées à attendre sagement dans mon fauteuil », se désole-t-elle. Des préjugés « validistes » qu'elle entend « briser » dans un livre, son prochain défi. « Ce n'est qu'à l'état de manuscrit pour le moment mais c'est un véritable exutoire, que dis-je, une thérapie », assure-t-elle.

    Fab Life : 20e édition à l'horizon

    Pour la 20e édition du concours Fab Life, Aurore travaille sur un support qui lui permettrait de jouer de la flûte traversière, devenue trop lourde pour elle, depuis son fauteuil. Une astuce handicap imparable ? « A vos outils, secouez vos méninges, retroussez vos manches », exhorte Handicap international. Jusqu'au 5 juillet 2020 pour postuler (lien ci-dessous), avant la remise des prix prévue début décembre. « Le champ du handicap regorge d'inventions potentielles, conclut Aurore. Les personnes concernées sont toujours confrontées à des éléments ou des objets inadaptés à leurs propres besoins. Et, comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, y'a plus qu'à... »

  • Démarches administratives simplifiées

     

    Des formulaires remplis automatiquement sur service-public.fr

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    Pour faciliter la vie quotidienne des usagers mais aussi améliorer l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap, le site service-public.fr propose désormais des démarches administratives simplifiées grâce à des formulaires administratifs en ligne pré-remplis.

    Ainsi, le document (cerfa guidé) s’adapte à la situation de l’usager, en ne présentant que les parties qui le concernent. La saisie des renseignements est donc facilitée. A l’avenir, les documents générés pourront être sauvegardés dans le porte-document du compte service-public.fr.

    La saisie de ces cerfa permet également à des personnes en situation de handicap  (notamment des personnes déficientes visuelles) de remplir leur formulaire en toute autonomie. Il est aussi possible d'utiliser une tablette ou un smartphone.

     

    Les formulaires disponibles (d’autres seront disponibles dans les prochains mois) :

    Pré-demande de carte d’identité :
    Demande de carte d'identité

     

    Mettre en location sa résidence secondaire (meublé de tourisme) :

    Louer sa résidence secondaire

     

    Demande d’acquisition de la nationalité française par naturalisation ou réintégration :
    Demande de nationalité française

     

    Reçu au titre des dons à certains organismes d’intérêt général :

    Dons

      

    Mandat de protection future :
    Mandat de protection

     

    Opérations funéraires – déclaration préalable :
    Déclaration préalable opérations funéraires

     

    Autorisation de sortie de territoire :

    Autorisation de sortie du territoire

  • Les élèves handicapés exclus de la reprise scolaire

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    Les enfants porteurs de handicap sont en théorie prioritaires pour retourner à l’école. Pourtant, de nombreux établissements leur refusent l’accès, évoquant la difficulté à respecter les gestes barrières, en particulier la distanciation.

    « Si les enseignants n’ont pas le droit de s’approcher à plus d’un mètre des élèves, comment va faire Alexandre pour se laver les mains alors qu’il a un bras qu’il ne peut pas bouger ? Comment va-t-il faire pour s’installer dans son bureau tout seul ? Pour enfiler son manteau ? », s’interroge Sandrine. Même si son fils travaille beaucoup mieux à l’école qu’à la maison, elle avoue ne pas avoir insisté auprès des enseignants pour qu’il réintègre les cours : « cela m’aurait fait du bien, mais pas forcément à lui. Il aurait voulu revoir ses copains mais vu les conditions, aurait-il vraiment passé du bon temps ? », hésite-t-elle.

    Protocole sanitaire

    Mère au foyer de 31 ans, Sandrine vit à Beaufort-Blavincourt, dans le Pas-de-Calais, où elle s’occupe son enfant handicapé moteur en classe de CP. À 7 ans, Alexandre était censé retrouver ses camarades jeudi 14 mai. « J’étais prête à le remettre à l’école à temps partiel, pour qu’il étudie le matin, et que je lui fasse sa rééducation l’après-midi. Mais dès que j’ai lu le protocole sanitaire, j’ai émis des réserves », confie la jeune mère. Elle a demandé des précisions au personnel éducatif mais reste sans retour depuis une semaine. Pas question pour elle en effet que la situation s’éternise. « D’ici septembre, il faudra trouver une solution ! », tempête-elle.

    Une colère partagée par Sonia Ahehehinnou, administratrice nationale et porte-parole de l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis), qui souligne qu’il « n’y a pas de raison pour que les familles des enfants en situation de handicap soient obligées d’attendre et pas les autres ». En association avec la FCPE, elle a adressé le 15 mai un courrier au ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, et à la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, pour réclamer « des mesures garantissant une continuité pédagogique pour tous les enfants ». L’APF France handicap et le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées) lancent de leur côté une enquête « pour avoir une vision plus effective de la situation », explique Diane Cabouat, vice-présidente du CNCPH.

    Accueil différé

    Car, une semaine après la rentrée, l’ambition affichée par le ministre de l’Éducation de faire une priorité du retour à l’école des élèves en situation de handicap, reste difficile à réaliser. « Bien sûr, nous accueillons dans toute la mesure du possible les enfants porteurs d’un handicap mais il est difficile de demander à des élèves scolarisés dans une unité spécialisée, en Ulis, de rester sans bouger derrière leur table, comme l’exige le protocole sanitaire. », explique Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique. Pour faciliter l’appropriation des gestes barrières par les élèves, le Ministère de l’Éducation nationale a adressé des fiches à « l’ensemble des adultes présents dans l’école ».

    Malgré ces efforts, Bénédicte Kail, conseillère nationale éducation familles chez APF France handicap, constate que de nombreux établissements refusent d’accueillir les élèves porteurs de handicap, évoquant « l’incapacité de respecter les gestes barrières ». « Dans la Vienne, qui est une zone verte, des Ulis sont fermées. On dit aux parents que l’accueil des enfants nécessitant des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) est différé, le temps d’étudier les situations au cas par cas », regrette encore Sonia Ahehehinnou.

    Et cette pratique, selon elle, serait répandue sur l’ensemble du territoire national. Elle poursuit : « En Normandie, l’inspection académique a diffusé un courrier en interne disant que les enfants n’ayant pas intégré les gestes barrières seront refusés. » À tel point qu’en zone verte comme en zone rouge, déplore la porte-parole de l’Unapei, « la crise est en train de balayer tout ce qui a été mis en place pour adapter l’environnement scolaire aux élèves en situation de handicap »