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  • [FAQ] 13 handicap et Covid-19 : « Jusqu’à quand puis-je bénéficier d’un arrêt de travail lié à l’épidémie ? »

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     J’ai un arrêt de travail parce que je suis considéré comme une personne à risque pour le Covid-19. Jusqu’à quand vais-je continuer à bénéficier des indemnités journalières ? » Variante de cette question qui nous est posée par nos lecteurs. « Et si je suis en arrêt parce que l’établissement de mon enfant handicapé a fermé ses portes, que va-t-il se passer ? »

    La bascule, c’est pour bientôt. Le 1er mai, les salariés de droit privé en arrêt de travail dans le cadre de la crise sanitaire vont basculer vers le chômage partiel. Ce sera votre cas si vous bénéficiez d’un arrêt :

    pour garder vos enfants qui ne vont plus à l’école ou dont l’établissement médico-social a fermé (1,7 million de personnes) ;

    – parce que vous faites partie de la liste des publics susceptibles de développer une forme grave du Covid-19 (plus de 300 000 personnes), définie par le Haut conseil de la santé publique ;

    – pour protéger du risque de contamination une personne avec laquelle vous habitez et qui est à risque.

    Avant le 1er mai, un arrêt de travail indemnisé

    Jusqu’alors, vous étiez indemnisé à hauteur de 90 % de votre salaire brut. Sans aucun jour de carence ni condition d’ancienneté, comme le précise le décret du 16 avril, dont les dispositions s’appliquaient de manière rétroactive à compter du 12 mars.

    La Sécurité sociale vous versait chaque jour 50 % de votre salaire journalier de base – la moyenne du salaire brut perçu au cours des trois derniers mois divisé par 91,25 jours – plafonné à 45,55 €. Votre employeur vous versait le complément.

    À partir du 1er mai, le chômage partiel rémunéré

    À compter du 1er mai, vous serez placé au chômage partiel (en activité partielle, dans le jargon administratif). Votre employeur vous versera alors une indemnité correspondant à 70 % de votre rémunération brute. Soit 84 % de votre net environ. Dans la limite de 4,5 Smic.

    Si cette indemnité est inférieure au montant du Smic, votre employeur est tenu de vous verser une allocation complémentaire pour que le total atteigne le montant du Smic net. L’État remboursera ensuite l’entreprise.

    Vous pouvez procéder à une simulation sur simulateurap.emploi.gouv.fr.

    Ce cadre général étant posé, les démarches diffèrent selon votre situation. 

    Si vous étiez en arrêt de travail pour garde d’enfant, une bascule automatique

    Vous étiez en arrêt de travail pour garde d’enfant ? Vous n’avez aucune démarche à accomplir. Votre employeur procédera à la déclaration d’activité partielle avec date d’effet au 1er mai. L’Assurance maladie vous conseille toutefois de vous rapprocher de lui pour lui confirmer votre impossibilité de reprendre le travail au-delà du 1er mai.

    Si vous êtes à risque, vous devez remettre un certificat à votre employeur

    Vous étiez en arrêt parce que vous présentez un risque de développer une forme sévère de la maladie ? Si vous aviez obtenu cet arrêt via le site declare.ameli.fr, vous recevrez automatiquement de l’Assurance maladie un certificat à remettre à votre employeur.

    Si vous aviez été placé en arrêt de travail par un médecin, vous devez lui demander d’établir un certificat attestant de la nécessité d’isolement. Vous devrez le remettre à votre employeur afin que celui-ci puisse vous déclarer en activité partielle. 

    Après le 11 mai, toujours le chômage partiel

    Et après le 11 mai ? Pour l’instant, les modalités du déconfinement restent encore assez floues. Mais si l’IME ou l’école de votre enfant ne rouvrent que partiellement leurs portes, vous devriez continuer à bénéficier du chômage partiel. Idem si vous êtes à risque, comme l’a précisé Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées dans un entretien accordé à faire-face.fr.

    Un arrêt de travail pour les indépendants et les fonctionnaires

    Et les travailleurs indépendants, fonctionnaires et agents contractuels de droit public en arrêt de travail pour ces mêmes motifs  ? Pour eux, rien ne change le 1er mai. Ils pourront toujours être indemnisés par la Sécurité sociale dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire.​ L’Assurance maladie détaille les démarches que les indépendants doivent accomplir pour continuer en bénéficier sur cette page dédiée.

    Une liste de personnes à risque

    La liste des personnes à risque de développer une forme grave d’infection au Covid-19 (voir bas de la page 5 et page 6 de la note jointe) a été arrêtée par le Haut conseil de la santé publique :

    – personnes âgées de 70 ans et plus ;

    – patients avec antécédents cardiovasculaires ;

    – diabétiques non équilibrés ou présentant des complications secondaires ;

    – personnes présentant une pathologie chronique respiratoire ;

    – patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;

    – malades atteints de cancer sous traitement ;

    – personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise ;

    – malades atteints de cirrhose au stade B au moins ;

    – personnes présentant une obésité avec un IMC supérieur à 30 ;

    – les personnes présentant un syndrome drépanocytaire majeur.

    Nos réponses à vos questions

    Faire-face.fr a répondu à vos nombreuses questions sur l’impact de l’épidémie pour les personnes handicapées. Quand pourrai-je reprendre la kiné ? Comment trouver des masques pour mes auxiliaires de vie ? Puis-je m’arrêter de travailler pour préserver mon conjoint handicapé ?  Cliquez ici pour voir la liste complète.

    Le secrétariat d’État chargée des personnes handicapées met également à jour, quotidiennement, une liste de questions-réponses sur son site.

  • 4 ème QUIZZZ Téléphonique mercredi 29 avril 2020

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    Bonjour cher(e)s adhérent(e)s,


    4ème Quizz le mercredi 29 avril après-midi, 14H00. Il s’agira de se réunir en conférence téléphonique.
    Les thèmes seront généraux et diversifiés : Histoire, Sport, Cinéma, Politique, Musiques, Sciences…
    Ainsi, pour celles et ceux qui sont intéressés, veuillez contacter Mr Vivien ROBERT à cette adresse : vivien.robert@apf.asso.fr.
    Il vous expliquera la démarche.
    Nous espérons que vous vous portez bien pendant cette période de confinement, ainsi que vos proches.


    Prenez soin de vous !

  • Film Crip camp : ces jeunes "éclopés" ont changé l'histoire

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    "Le monde voulait notre mort". Années 1970, état de New-York. Des adolescents handicapés réunis au sein d'un camp d'été initient un mouvement civique qui prône plus d'inclusion et d'égalité. "Crip camp", un docu bouleversant et militant.

    «  Je voulais être de ce monde mais ne voyais personne comme moi. J'ai découvert une colo de hippies pour 'handicapés'. C'est là que j'ai compris que nos vies pouvaient être meilleures. » « Campé » sur son fauteuil roulant, Jim LeBrecht se remémore avec humour et émotions ses années débridées au Camp Jened, au début des années 1970, dans une Amérique bercée par Woodstock. « 'Tu vas sûrement fumer avec les moniteurs', m'a-t-on dit. J'ai signé direct ! », sourit aujourd'hui le co-réalisateur, avec Nicole Newnham, du documentaire Crip camp : la révolution des éclopés, qui a fait une entrée remarquée début mars 2020 sur la plateforme de streaming Netflix (bande-annonce en anglais ci-contre). Un film percutant qui retrace le combat de jeunes handicapés pour se faire une place dans une société hostile à la différence, produit par Higher Ground, qui n'est autre que la société de production du couple Obama. Plus que divertir les téléspectateurs, l'objectif est de « les éduquer, les connecter les uns aux autres et inspirer », espère l'ex-président américain.

    Handicap = institution

    Un vent de liberté souffle sur le Camp Jened. Ambiance « sea, sex and sun » ! « J'étais là, à Woodstoock ! », se souvient l'une des pensionnaires de petite taille, tout sourire. « Chez moi, on n'était pas choisi pour être dans l'équipe (de sport) mais, à Jened, on devait jouer ! », raconte un autre, en situation de handicap moteur. Une parenthèse enchantée dans une Amérique en mal d'inclusion, où handicap rimait avec enfermement. « Beaucoup de jeunes comme moi étaient envoyés dans des institutions, déplore Jim Le Brecht. On avait besoin de nos propres droits civiques. » Trente-cinq ans plus tard, les voilà réunis pour commenter ce film militant enrichi d'images d'archive d'une rare authenticité. « A cet âge, on se soutenait les uns les autres. Ça nous a permis de reconnaître que les normes devaient changer », déclare une jeune femme. De cette solidarité est né un mouvement civique soudé et déterminé : « On ne laissera plus le gouvernement opprimer les personnes handicapées », annonçaient-ils à l'époque.

    Un combat permanent

    Quand soudain... « Un programme de réhabilitation a été rejeté car le coût était trop élevé », annonce le journal TV de l'époque. Ce dispositif était destiné à renforcer l'égalité des chances et la pleine participation des personnes handicapées à la vie sociale et au développement national. « Alors on a décidé de manifester », répliquent-ils, en constituant une petite armée « d'éclopés ». « Le monde voulait notre mort, on vivait dans ce monde. C'était un combat permanent », révèle un autre. Un combat pour plus d'accessibilité aux bâtiments publics, aux transports, pour plus de reconnaissance... Un combat pour la vie, qu'ils ont fini par remporter, en partie, à grands coups de manifestations et de grèves de la faim, avec la signature de l'Americans with disabilities act en 1990, qui a pour ambition d'annihiler les discriminations à l'encontre des personnes handicapées. « Pour avoir ce en quoi on croit, il faut l'exiger », concluent ces « para soldats », trente ans plus tard, même s'ils ont conscience qu'en 2020 la lutte pour l'égalité des chances est loin d'être achevée.