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  • Les vrais handicapés de la société ne sont pas ceux qu'on croit

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    Les "personnes en situation de handicap" ne peuvent jouir que de valeurs opposées à celles de la République. Est-ce normal?

     

    Article de Jessica Philippe, Consultante stratégique, engagée pour faire avancer les mentalités sur le handicap sur le Huffington Post

    Cette année 2021, on la rêve plus inclusive, plus tolérante, plus à l’écoute de notre monde, de nos voisins. Durant la semaine du handicap 2020, du 16 au 22 novembre 2020, de belles initiatives, des projets forts ont pris forme et des budgets conséquents ont été débloqués. La théorie m’a donné de l’espoir, m’a époustouflée… Quelque chose aurait-il changé en France?

    Ce cher pays, qui depuis toujours m’a paru à la traîne, notre cher métro, où seulement quelques lignes sont accessibles! Notre chère ville de Paris où nous préférons les cyclistes aux chaises roulantes, aux cannes… Des pentes accessibles? Des jardins d’enfants pour tous, est-ce si difficile?

     

    La plupart des handicapés ont compris Sartre plus facilement que d’autres.

     

    En France, pays des droits de l’homme, où la liberté, l’égalité, la fraternité sont des valeurs chéries de la République, personne n’est programmé pour intégrer des handicapés. Les “personnes en situation de handicap” ne peuvent jouir, faut-il le rappeler, que de valeurs diamétralement opposées à celles de la République...?  À vue d’œil, la devise qui nous est imposée, c’est plutôt: limites, adaptabilité, différenciation. En effet, le florilège d’handicaps visibles ou invisibles montre que l’égalité est une vaste fumisterie: allez dire à un jeune homme en chaise qu’il est l’égal du monsieur qui a traversé la route en courant? Liberté, non plus, il n’est pas libre, il est prisonnier de ses aidants, de ses limites, de sa condition de non-accessibilité à la vie. Fraternité, il en rigole au vu des regards des passants!

    Sartre disait “Voilà ce que la vie a fait de moi! Maintenant, qu’est-ce que JE fais de ce que la vie a fait de moi?”

    La plupart des handicapés ont compris Sartre plus facilement que d’autres. Les familles d’enfants extraordinaires se battent, agissent pour permettre à leur enfant de vivre une vie heureuse, un quotidien sans encombre, de faire de leur vie une victoire.

    Oui mais, parfois lesdits handicapés sont confrontés à d’autres vrais handicapés: des personnes bien plus effrayantes. Des personnes clairement amputées: amputées de cervelle, de cœur ou d’oreilles, on ne saura jamais.

    Ces personnes forment plusieurs catégories, la liste serait trop longue, et personne n’aime trop lire au sujet des handicapés. Laissez-moi juste vous en décrire quelques-unes:

    1. La maîtresse de maternelle qui explique que l’enfant intégré dans la classe va redoubler car son cercle n’est pas assez arrondi!

    2. Le professeur qui ne visualise pas comment l’enfant peut être aidé pour aller à son bureau en classe!

    3. Celui qui ne comprend pas que l’élève handicapé a besoin d’une secrétaire ou d’une auxiliaire pour ses épreuves d’examens d’un niveau supérieur ou égal au sien pour comprendre ce que l’étudiant a à dire;

    4. L’opérationnel qui est “heureux” d’accueillir un handicapé dans sa “mission handicap” mais qui n’a rien à lui donner à faire;

    5. L’opérationnel qui ne veut même pas adapter un poste de travail;

    6. Celui qui n’a pas le temps, qui voit l’aveugle passer au rouge mais qui ne l’arrête pas;

    7. Et enfin, celui qui a décidé de vérifier que la personne handicapée n’a pas amélioré sa condition de vie ou n’a pas gommé miraculeusement son handicap pour redéfinir son allocation adulte handicapé (AAH)!

     

    Ces situations ubuesques, qui peuvent nous faire sourire, sont bien réelles, elles reflètent notre société, elles répondent à la question: “pourquoi nos sociétés ne sont pas inclusives?” Est-ce une peur de l’autre? Est-ce une peur d’aider et de devenir handicapé? Est-ce un manque d’éducation? 

    En 2021, pour construire une société inclusive, à l’aide de la technologie, de la créativité, de l’audace des nouvelles générations, les choses à faire peuvent être tellement simples, tellement naturelles que vous en seriez presque déçus!

    En France, en 2021, je suis certaine que nous pouvons rendre moins handicapés ceux que l’on nomme ainsi.

    Traitons le vrai problème, comment éduquer, inclure ces autres?

    En ce début d’année, je veux continuer de rêver… Même si ma cible est plus grande que prévu, il faut nous former, apprendre à chacun à parler de sa différence et à comprendre la “bizarrerie” de l’Autre.

     

    En France, en 2021, je suis certaine que nous pouvons rendre moins handicapés ceux que l’on nomme ainsi.

    Ces professeurs, ces opérationnels, ces fonctionnaires qui n’ont pas le temps de réorienter leurs GPS ont appris malgré eux à ceux qui sont moins aptes, moins à même d’utiliser toutes leurs capacités à se battre, à gravir des montagnes.

    Entre quatre yeux, à ces braves gens, je leur demanderais: “Qui sont les vrais handicapés de la société?” En 2020, nous avons appris que nos repères n’étaient pas les bons, que tout peut s’inverser. Les vraies valeurs, elles, ne bougent pas, accepter l’Autre est aujourd’hui une des choses les plus capitales.

    Ainsi, pourquoi ne pas penser en 2021 à inverser notre vision du handicap? Et si nous devenions apprenants les uns des autres?

    Mettons d’autres lunettes, celles de celui qu’on croit aider, sans doute a-t-il beaucoup à nous apprendre. Engagez-vous avec nous, suivez nos petites réussites sur Instagram pour voir comment eux aussi, ils mettent un pied sur la lune!

  • Parents en situation de handicap et PCH parentalité

    Parents en situation de handicap : quels sont vos besoins d'aide et d'accompagnement ? Connaissez-vous la nouvelle PCH parentalité, y avez-vous accès, est-elle suffisante ?

    Témoignez (de manière anonyme ou non) en quelques clics via notre questionnaire  http://bit.ly/3bsb1Vz

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  • Merci à la radio France bleu pays d'Auvergne pour ce beau reportage 102.5

    Quand chiner revient à supporter l'association APF France Handicap du Puy-de-Dôme

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    Par , France Bleu Pays d'Auvergne
     

    La délégation clermontoise d'APF France Handicap organise ventes de vêtements et brocantes à (très) bas prix sur le parking de l'association. Les bénéfices permettent ensuite de financer des projets destinés à l'insertion sociétale des personnes en situation de handicap.

    Covid-19 oblige, les ventes de vêtements et les brocantes APF France Handicap se font en extérieur, sur le parking des locaux de l'association.
    Covid-19 oblige, les ventes de vêtements et les brocantes APF France Handicap se font en extérieur, sur le parking des locaux de l'association. - © Boutique Solidaire APF 63

    Se faire plaisir à bas prix tout en soutenant l'APF France Handicap. C'est le concept de la Boutique Solidaire 63, un magasin de bonnes occas' géré par la délégation clermontoise de l'association. 

    Covid-19 oblige, ses portes sont aujourd'hui closent, mais pas de quoi freiner la bienveillance des salariés et bénévoles d'APF Puy-de-Dôme. Deux chapiteaux, quelques tréteaux de bois et autres portants à roulette... Les ventes se font désormais sur le parking de l’association située au 1 rue Gustave Courbet, proche du quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. 

    Et ce, malgré la pluie et le vent. "Aujourd'hui le temps, c'est le summum, mais ça ne me décourage pas : je suis à fond et j'essaie de faire rentrer des sous coûte que coûte", explique Marcel Gary, référent associatif APF, pendu au chapiteau afin d'éviter qu'il ne s'envole. 

    Les membres de l'association tiennent l'un des chapiteaux à bout de bras afin de permettre aux visiteurs de continuer leur shopping.
    Les membres de l'association tiennent l'un des chapiteaux à bout de bras afin de permettre aux visiteurs de continuer leur shopping. © Radio France - © Romane Brisard

    Au moins deux mercredis par mois, place à la "Vente matinale" de vêtements. Jeans, pulls et t-shirts à un euro, manteaux et vestes à deux. Une fois par mois, c'est au tour de la "Journée Brocante" de s'épandre devant les locaux de l'association. 

    Assiettes et verres à 20 centimes, livres à 50 ou encore jouets à deux euros maximum... Les biens sont nombreux grâce à la générosité des citoyens, s'enthousiasme Marcel Gary : "On fonctionne avec des dons, et ils ont été très nombreux pendant le confinement. Maintenant, c'est l'heure d'écouler le stock à bas prix !".

    Ainsi, l'objectif de l'association est double : habiller, équiper les plus précaires afin de financer des activités aux 140 adhérents de l'association.

    Une initiative qui ravie Ayette, venue faire son shopping ce jour-là : "Je suis allée faire les soldes, mais c'est encore trop cher pour moi car je suis mère de cinq enfants... Ici, je trouve des jeans à un euro, de la marque Zara en plus ! En magasin, on paye ça 20 à 30 euros... Et puis, je suis aussi handicapée, et de l'argent, on en a jamais assez. Cette action, ça aide tout le monde : les personnes financièrement limitées et les personnes en situation de handicap".

    Les dernières brocante et vente de vêtements en date ont permis à l'association de récolter 790 euros. Une somme réinvestie dans des sorties ou des activités destinées à promouvoir l'inclusion des personnes en situation de handicap dans notre société. "On les emmène au cinéma, au bowling, en randonnée, au festival du court-métrage... Ça aide à payer les entrées, mais aussi à financer le carburant par exemple", détaille Véronique Joly, bénévole. 

    "Et puis, on a aussi pas mal d'ateliers créatifs", précise Liliane Garand, Assistante territoriale de l'association. "Par exemple, lors des feux en Australie, on a fabriqué des poches pour bébés kangourous brûlés".

    Cependant, une participation financière est demandée aux adhérents pour chacune de ces animations, comme le prévoit la politique de l'association. "C'est une question de citoyenneté, qui fait partie du projet APF : _ces petites cotisations, ça dirige les personnes en situation de handicap vers leur autonomie_", explique Vivian Robert, lui aussi Assistant territorial de la délégation.

    Les activités proposées par APF France Handicap respirent toutes la solidarité et l'entraide, comme en témoigne cette confection collective de poches destinées au kangourous d'Australie.
    Les activités proposées par APF France Handicap respirent toutes la solidarité et l'entraide, comme en témoigne cette confection collective de poches destinées au kangourous d'Australie. - © APF France Handicap

    Des actions que tout un chacun peut soutenir via la participation aux ventes de l'association. Prochain rendez-vous : la "Journée Brocante" du jeudi 11 février - de 9h30 à 15h - et la "Vente matinale" du mercredi 24 février - entre 9h30 et 12h.

    Pour ceux qui ne pourraient pas s'y rendre, la Boutique Solidaire 63 propose également de chiner sur le web via son compte Vinted (une plateforme de revente de vêtements).