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  • Handicap : idées de 275 000 Français pour changer la donne

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    Treize actions pour garantir une vraie place aux personnes handicapées, c'est le pari de Make.org qui a fait appel aux idées de 275 000 Français lors d'une grande consultation citoyenne. Deux ans pour mettre les choses en œuvre.

     

    En 2016, à la suite d'un accident, Arthur Alba est contraint de se déplacer avec des béquilles... temporairement. Il découvre alors un monde semé d'embûches où le moindre déplacement prend des allures de parcours du combattant. « C'était tellement compliqué que je ne suis quasiment pas sorti de chez moi, raconte-t-il. Cela n'a duré que quatre semaines mais, pour certains, c'est à vie. » Ce mois d'isolement entraîne une réelle prise de conscience sur le manque d'accessibilité de nos cités ! Il décide alors de cofonder, avec Cyril Koslowski, l'application Streetco, « le premier GPS piéton collaboratif adapté aux 6,8 millions de personnes à mobilité réduite (PMR) » qui alerte les utilisateurs des obstacles qui se dressent sur leur chemin et localise les lieux accessibles. Une initiative utile pour le plus grand nombre puisque  « 90 % des piétons disent rencontrer des problèmes pour se déplacer ».

    275 000 participants

    Cet outil inspirant est l'une des briques du projet « Rue sans surprise » mis en place dans le cadre du plan d'actions de la Grande cause sur le handicap, issu de la consultation citoyenne « Comment la société peut-elle garantir une vraie place aux personnes handicapées ? » (article en lien ci-dessous). Lancée en mai 2019, avec une quarantaine d'associations et de startups engagées, elle est pilotée notamment par Make.org Foundation, une plateforme citoyenne qui permet aux Français de donner leur avis sur des sujets qui leur tiennent à cœur. Elle a réuni 275 000 participants et débouché sur treize actions, dévoilées le 5 novembre 2020, qui seront mises en œuvre au cours des deux prochaines années. Rendre la ville et les transports plus accessibles, améliorer la formation et les parcours professionnels, sensibiliser l'ensemble de la société à toutes les formes de handicap, valoriser et mieux accompagner les aidants... Autant d'enjeux auxquels souhaite répondre ce plan d'actions (en détail dans le lien ci-dessous et intégralité de la conférence dans la vidéo-ci contre).

    Accompagner en emploi et dans les transports

    Quelques exemples parmi ces 13 actions ? Le projet « Partage ton voyage » vise à offrir, d'ici 2022, à 2 000 personnes handicapées un accompagnement dans leurs déplacements quotidiens quel que soit le mode de transport (en commun, à pied, en voiture) et le handicap. L'idée ? Profiter de ce trajet pour créer un lien social. « E-learning accessibilité+ » entend, quant à lui, former 80 % des personnels de 2 000 institutions culturelles à l'accueil des personnes en situation de handicap. « TPE inclusives » souhaite, de son côté, offrir à 1 000 petites entreprises (TPE et PME) les outils pour les accompagner dans la mise en œuvre de leur politique handicap via une plateforme digitale ; des fiches pratiques qui reprennent « le b.a.-ba du handicap » ainsi qu'un « serious game », pour sensibiliser salariés et managers sont actuellement à l'étude.

    Sensibiliser par l'art et valoriser les aidants

    Autre action prometteuse ? « Handiartiste » a pour ambition de diffuser, sur une chaîne généraliste, un programme régulier présentant les œuvres d'artistes en situation de handicap. Objectif ? « Transcender par la pratique artistique », explique Livia Dumoulin, responsable artistique du groupe TF1, qui se dit notamment épatée par les performances de Viktoria Modesta, danseuse amputée (article en lien ci-dessous). Enfin, l'objectif de « Qualification aidant » est de délivrer 15 000 formations en ligne par an aux aidants pour leur permettre de valoriser leurs acquis et leurs compétences.

     « Nous avons deux ans pour changer la donne ! », exhorte Axel Dauchez, président-fondateur de Make.org, qui affirme désormais sa volonté de « passer d'une déclaration d'intention à une réalité de mise en œuvre ». Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, salue un « programme très riche qui s'appuie sur les propositions de la société civile ».

  • Alzheimer : une ex-ballerine redanse le lac des Cygnes

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    Dès les premières notes, tout lui revient... Une ancienne ballerine espagnole, souffrant de la maladie d'Alzheimer, redanse sa prestation du Lac des cygnes et émeut des millions d'internautes. Une association promeut la musique pour s'éveiller.

     

    Certaines expériences sont inoubliables et résistent au temps, à la maladie. Alzheimer a volé tous les souvenirs de Marta Cinta González... Presque tous. Casque sur les oreilles, cette ex-ballerine espagnole écoute avec émotion le Lac des cygnes, célèbre ballet de Tchaïkovski qui l'avait mise en lumière dans les années 1960. Dès les premières notes, tout lui revient. Le placement des danseurs, les mouvements de bras, jusqu'au port de tête... La danseuse étoile n'a rien perdu de sa grâce. Un dernier tour de scène poignant devenu viral.

    Le pouvoir de la musique

    « Il faudrait aller chercher mes pointes ! », sourit Marta Cinta dans cette vidéo (ci-contre) réalisée en 2019 mais publiée fin octobre 2020 par l'association Música para despertar (« La musique pour s'éveiller », en français) en l'honneur de cette ancienne star du New York City Ballet qui s'est éteinte dans sa maison de retraite d'Alicante, en Espagne. Un vibrant hommage qui met en lumière le pouvoir de la musique. Cette association promeut en effet cette approche thérapeutique dans le traitement des démences et d'autres maladies.

    « 10 mn de Schubert = 5 mg de morphine »

    Claire Oppert, musicienne et art-thérapeute, en est convaincue : la musique adoucit les mœurs mais aussi les maux. Dans son livre, Le pansement Schubert, elle évoque notamment cet ancien boxeur qui en écoutant Je ne regrette rien d'Edith Piaf s'est remémoré ses plus beaux combats (article en lien ci-dessous). Selon elle, nul besoin de comprendre la musique pour la ressentir et, même si la mémoire immédiate des événements est partie, la mémoire profonde subsiste car la musique s'adresse à la partie saine et vivante de la personne. Son credo : « 10 mn de Schubert = 5 mg de morphine ».