- Page 17

  • Vacances pour tous

     "Nous voyons des gens à la plage qui sont heureux et qui disent "enfin on peut profiter de la mer" mais pour nous, certains lieux ne sont toujours pas adaptés (...) Pourquoi ce confinement est-il toujours d'actualité pour nous malgré ce déconfinement progressif ?" Isabelle Hallet, responsable départementale adjointe chez APF France handicap en Loire Atlantique, s'interroge à juste titre.

     Aux côtés d'autres associations, nous avons interpellé le Premier ministre sur les possibilités de séjours de vacances adaptées proposées aux personnes en situation de handicap et à leurs familles, cet été  https://bit.ly/2ML6bH1

    L’image contient peut-être : 1 personne, océan et texte
  • Vacances apprenantes : quelles mesures en cas de handicap ?

    vacances-apprenantes-quelles-mesures-en-cas-handicap-12977.jpg

    Vacances apprenantes et tourisme solidaire, c'est le credo du ministère de l'Education nationale pour cet été 2020 placé sous le signe du covid. 23 mesures au total, qui concernent également les personnes en situation de handicap.

     

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, a annoncé le 6 juin 2020 le déblocage de 200 millions d'euros pour financer le dispositif « vacances apprenantes ». Alors qu'un enfant sur trois est privé de vacances, il doit permettre, dans un « contexte sanitaire complexe », à « un million » d'élèves de s'amuser tout en rattrapant le retard accumulé depuis le début du confinement. D'autres dispositifs visent également à proposer des « aides massives » aux familles à revenus modestes avec l'objectif d'un « tourisme solidaire, pour tous » (dossier complet en lien ci-dessous).

    23 mesures

    23 mesures au total portent sur des aides d'urgence mais aussi des réformes plus profondes : écoles ouvertes buissonnières pour 400 000 enfants à la campagne, accueils de loisirs renforcés, chèque-vacances exceptionnel « été 2020 » pour 250 000 familles, location de chambres étudiantes ou encore accord national de tarifs préférentiels pour les séjours à la montagne, harmonisation des aides vacances des Caisses d'allocations familiales, simplification de la préparation des voyages scolaires par les enseignants, jumelage entre écoles européennes, réforme de l'agence des chèques vacances pour toucher davantage de Français… Parmi elles, plusieurs concernent les personnes en situation de handicap. Dans un tweet, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, promet, à son tour, des « vacances inclusives : des enfants prioritaires pour les colonies apprenantes, une Pch (prestation de compensation du handicap) plus facilement mobilisable et une meilleure formation des professionnels du tourisme ». En détail…

    Colonies de vacances apprenantes

    Des « colonies de vacances apprenantes » seront proposées à 250 000 enfants de 3 à 17 ans, avec des activités ludiques et pédagogiques qui leur permettront de renforcer savoirs et compétences dans la perspective de la rentrée prochaine. Ce dispositif s'adresse en priorité aux jeunes les plus exposés aux effets de la crise, dont ceux en situation de handicap, avec également « une attention particulière donnée aux mineurs accompagnés par la protection de l'enfance ». Une plateforme sera mise à disposition le 12 juin sur le site du ministère afin de référencer les offres.

    PCH plus facilement mobilisable

    Parce que, selon le ministère de l'Education nationale, « de trop nombreuses personnes en situation de handicap renoncent à partir en vacances avec leurs familles ou leurs proches du fait de surcoûts et de complexités engendrés par leur état de santé », il annonce que la Pch sera dorénavant plus facilement mobilisable pour financer des projets. Mais « les parents ne sont pas tous à la Pch, et la majorité ont l'Aeeh (allocation d'éducation de l'enfant handicapé) », rétorque Autisme66.  Par ailleurs, les personnes en situation de handicap pourront désormais avoir accès à des prises en charge et des soins en dehors de leur périmètre administratif, lorsqu'elles partent en vacances dans un autre département : les aides humaines ne s'interrompront pas mais seront assurées par des professionnels du territoire.

    La marque Tourisme et handicaps mise en valeur

    Ce plan entend également « rendre l'offre de tourisme plus inclusive ». Pour cela, selon le ministère, « il est nécessaire d'individualiser l'offre de tourisme adaptée pour les personnes en situation de handicap, et de communiquer plus largement sur la disponibilité dans chaque territoire » mais aussi de « former les professionnels des structures touristiques (ainsi que les animateurs des clubs enfants et des villages vacances) à l'accueil des personnes, et notamment des enfants ». A cet effet, la marque d'État Tourisme et handicaps sera mise en valeur auprès des établissements touristiques.

    Un module handicap pour le BAFA

    Une discussion sera par ailleurs engagée pour « créer une charte d'engagement des centres d'hébergement d'enfants » afin de « renforcer la confiance » et permettant l'inclusion de tous, notamment ceux en situation de handicap. Une autre mesure prévoit de « renforcer les formations de brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur ou de directeur (BAFA et BAFD) » avec des modules optionnels sur la prise en charge des jeunes à besoins éducatifs particuliers (médicaux, handicap, difficultés sociales, …)

    Réactions septiques

    Début mai, en plein confinement, Emmanuel Macron a appelé à « réinventer » un « été différent » mais certains parents et associations postent des réponses septiques, notamment sur Twitter… « Pas de collège inclusif en raison du protocole sanitaire mais des vacances inclusives, je suis partagée entre rire ou pleurer », écrit une maman. « Vous savez très bien que, lorsque les troubles sont importants, les colonies refusent les enfants autistes ! », ajoute Autisme66. « Quand on fait un dossier plus de six mois à l'avance et qu'il n'est toujours pas traité, je ne vois pas comment faire un dossier de colonie accepté en deux mois », s'interroge Sabine.

    Pour en savoir plus (aides, offres de séjour, consignes pour les personnes à risque…), consulter également l'article dédié aux vacances de la FAQ (Foire aux questions) spécial déconfinement publiée par le gouvernement (en lien ci-dessous).

  • Michaël Jérémiasz : « Les personnes handicapées sont une des minorités les plus discriminées en France. »

    comme-les-autres-France-2-660x330.jpg

    L'association Comme les autres organise des  séjours sportifs pour des personnes handicapées suite à un accident de la vie. 

     

    Cinq personnes valides et cinq personnes en fauteuil partent une semaine en Corse. À l’invitation de Michaël Jérémiasz, quadruple médaillé paralympique en tennis, et de son association Comme les autres. Parmi les invités, l’animateur Frédéric Lopez, producteur de ce documentaire diffusé ce soir sur France 2 et parrain de l’association. Faire-Face.fr a joint le sportif confiné à Londres pour parler de ce film de 125 mn positif et énergique.

    Faire-Face.fr : D’habitude c’est Frédéric Lopez qui emmène ses invités en “terre inconnue”. Dans Comme les autres, vous l’embarquez dans une aventure inédite. Comment avez-vous eu cette idée ?

    Michaël Jérémiasz : Frédéric Lopez et moi, nous nous sommes rencontrés en 2016, lors du tournage de l’émission Mille et une vies. On s’est tout de suite très bien entendus. Je lui ai demandé d’être le parrain de notre association. Nous organisons des  séjours sportifs pour des personnes handicapées suite à un accident de la vie. J’ai proposé à Frédéric de participer à l’un de ces séjours et lui a proposé de faire un film.

    Michaël Jérémiasz (à droite), Frédéric Lopez (au centre) sur le tournage.

    F-F.fr : Ce documentaire est diffusé en prime time. Une bonne nouvelle à l’heure où les personnes handicapées sont encore largement invisibilisées ?

    Michaël Jérémiasz : Nous sommes une des minorités les plus discriminées en France ! Ce film montre combien il est important de continuer de changer le regard sur le handicap. J’espère que les personnes qui le verront comprendront que savoir vivre ensemble s’appuie sur du bon sens. La mixité est la base de nos séjours : participants valides et participants en fauteuil partagent tout pendant cinq jours. 

    Le sport ouvre un champ des possibles incroyable

    F-F.fr : Les séjours que vous organisez sont à forte dominante sportive et à sensations fortes. Pourquoi est-ce si important ? Parce que vous êtes sportif de haut niveau ?

    Michaël Jérémiasz : Évidemment, tout est parti de ma propre expérience, de mon propre rebond après mon accident. Le sport ouvre un champ des possibles incroyable. Quand on se retrouve handicapé suite à un accident de la vie, on pense que plus rien ne sera possible.

    F-F.fr : Mais une semaine c’est court. Que se passe-t-il quand tout le monde rentre chez soi ?

    Michaël Jérémiasz : L’accompagnement social de l’association continue. Et les liens qui se sont noués perdurent. Après le tournage, nous avons créé un groupe whatsapp pour échanger. Ce qui se passe pendant ces cinq jours est tellement fort qu’on ne peut en rester là. Pour beaucoup, ce séjour sportif a été un point de départ de leur reconstruction. En ce moment, chacun est chez lui du fait du confinement, ce qui est carrément la double peine pour les personnes handicapées. Parce que pour bon nombre d’entre nous, être isolé chez soi est déjà une réalité quotidienne qui renforce l’exclusion sociale.