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  • Vidéos, ces pépites du Net qui trompent l'ennui

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    Pour égayer le confinement, des personnalités et acteurs du champ du handicap s'improvisent humoristes, danseurs, chanteurs... Résultat : des vidéos loufoques qui cumulent des milliers de "likes". Une parenthèse rafraîchissante !

     

    « Qui a dit que le confinement était ennuyant ? », interroge le foyer La passerelle, dans le Lot. Pour faire souffler un vent de fraîcheur sur une période plutôt morose, certains ont décidé de jouer la carte de l'humour et partagent leurs drôles d'initiatives sur les réseaux sociaux. Les personnes handicapées ne sont pas en reste. Tour d'horizon des vidéos handicap qui font le buzz.

    Philippe Croizon : un humour salvateur

    C'est Philippe Croizon, aventurier quadri-amputé, qui ouvre le bal (article en lien ci-dessous). Son premier tuto, « Comment se laver les mains quand on en n'a pas », publié dès le lendemain de la mise en place du confinement, a récolté près de 855 000 vues sur son compte Twitter. Depuis, il détourne, avec humour, les motifs énoncés sur l'attestation de déplacement dérogatoire : après avoir demandé à sa compagne Suzana de promener ses prothèses pour « se dégourdir les jambes », elle le sort en laisse, taclant, au passage « ceux qui veulent louer des chiens pour se promener, ou appellent la SPA pour en adopter un pour une heure ou deux » . Avec le culot qu'on lui connaît, il critique ensuite, face caméra, ceux qui se ruent sur les marchandises, avant de se promener sur le parking d'un supermarché avec un wagonnet de caddies accroché à son fauteuil roulant. « Attention, je ne ris pas de la situation mais de certains comportements humains qui m'ont semblé si absurdes que j'ai décidé de les détourner, explique-t-il. L'humour, c'est un exécutoire et, sans ça, on est tous plombés à mort. »

    Un anniversaire inoubliable

    Autre pépite du Net : la vidéo de Tom, Mario et les gendarmes avoisine les 360 000 vues sur YouTube. Emue par l'histoire de Tom, porteur d'autisme, la gendarmerie de Hallennes-Lez-Haubourdin (Nord) s'est mobilisée pour faire de son dixième anniversaire un moment inoubliable, malgré le confinement. Après avoir préparé une vidéo reprenant la musique du jeu vidéo « Mario Kart » pour le jeune fan, la brigade s'est rendue devant chez lui, toutes sirènes hurlantes, pour lui remettre des cadeaux, en prenant toutes les précautions sanitaires nécessaires, Covid-19 oblige. Pas de câlin donc mais un large sourire qui en dit long ! « Vous n'imaginez pas la joie de mon fils... Merci, merci, merci pour le bonheur que vous lui avez donné ainsi qu'à notre famille », exprime le papa, Steeve Dudule, sur Facebook.
    www.youtube.com/watch?time_continue=106&v=snCzxdf8aL8&feature=emb_logo

    En Belgique, la police fédérale patrouille en diffusant un air de Claude François un brin remixée : « Reste à la maison même s'il y a le printemps qui chante ». Pour Philippe Croizon, « l'humour est aussi un outil de résilience puissant. Tout le monde sait qu'on est en train de vivre un moment dramatique au niveau mondial mais on a besoin de ces petites pauses de respiration, ces petites soupapes ».

    Quand le médico-social se met à danser

    Dans le Lot, les éducateurs du foyer occupationnel La Passerelle de Leyme débordent d'inventivité pour occuper les résidents. Après l'élaboration d'une banderole contre le Covid-19 et d'un arbre tibétain sur lequel accrocher des messages, des pensées, pour permettre à tous de s'exprimer, ils ont organisé une flashmob, chorégraphie géante. Il aura suffi d'une journée de répétition pour synchroniser les quinze apprentis danseurs. Leur hymne ? La musique de Grégoire « Toi et moi » et celle des Enfoirés 2020. A l'issue de cette chorégraphie pétillante, des messages personnalisés aux soignants et autres professionnels qui les accompagnent. Une vidéo qui a déjà séduit plusieurs centaines d'internautes et inspiré d'autres établissements médico-sociaux.
    https://www.facebook.com/531923116987291/posts/1466756190170641/

    En Isère, ce sont les cinquante résidents en situation de handicap moteur et le personnel soignant du foyer d'accueil médicalisé « La maison des Isles » qui font bloc contre le Covid-19, en vidéo ! Résultat : un clip loufoque, sur l'air de Benny Hill, où ils se battent contre « Coco » le vilain virus masqué, à coup de balles en mousse puis de « zen attitude ». Leur dernière arme : une danse expressive pour « jeter le virus et lui dire au revoir ». « Les répétitions de la chorégraphie ont permis d'élaborer un vrai projet pédagogique qui nous a occupés durant deux petites semaines, explique la directrice de l'établissement, Nadège Régent, à France 3. Ainsi, nous avons pu dédramatiser le confinement et dire aux familles que ça va bien, que l'on fait tout pour maintenir le virus à distance. » « On ne pouvait pas rêver mieux comme message d'espoir. L'équipe de soignants permet à nos enfants de ne pas perdre pied. A nous, les parents, ils montrent les sourires, le courage, l'inventivité et l'amour de l'autre », réagit Françoise Turchet, mère d'une jeune fille infirme moteur cérébral (IMC). Ravis de leur performance, les résidents préparent déjà leur prochain coup... www.youtube.com/watch?v=fPtcjZ3ht_A&feature=emb_logo

    Une chanson préventive et solidaire

    A quelques centaines de kilomètres de là, les salariés de l'association Croix-Marine FAM/MAS de Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme), qui accueille des personnes en situation de handicap mental, livrent un message fédérateur, en chanson. A l'initiative ? Océane Tallerico, aide médico-psychologique de l'établissement. Elle a repris la chanson du groupe Ottawan, « Tes ok », en adaptant les paroles pour rendre hommage aux professionnels du médico-social. « On a besoin de vous, on dit de rester chez vous en respectant les règles... Donnez-nous le courage, supportez les soignants. La maison, ce n'est pas une cage, il y a pire comme punition », entonne-t-elle. Outre les soignants, les éducateurs, les cuisiniers, les psychologues ou encore le personnel administratif ont participé à ce clip dynamique. « Nous, les oubliés comme ils nous appellent, soutenez-nous, pensez à nous, pensez à eux... », enjoint la jeune femme. Son message se veut avant tout préventif et solidaire : « Restez tous confinés, restez unis » pour « combattre ce virus ensemble ».
    www.youtube.com/watch?time_continue=19&v=OKmMO9R6Xn8&feature=emb_logo

    Les associations en profitent également pour poursuivre leurs actions de sensibilisation, à l'image d'APF France handicap Haute-Garonne qui donne rendez-vous aux amateurs de danse et à tous les autres, à la fin du confinement, pour réaliser une flashmob géante « dans le jardin de la délégation ». En attendant, l'équipe publie une vidéo pour apprendre les mouvements de cette chorégraphie « accessible à tous » et appelle à la mobilisation. « Il faut qu'on soit très nombreux ! » Rendez-vous est pris. Mais quand ? Le 12 mai... ou pas ?


    www.youtube.com/watch?v=e_-r1bczKvM

  • Docu Kilimandjaro : un paraplégique sur le toit de l'Afrique

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    En 2017, Yann Jondot, maire paraplégique, gravit le toit de l'Afrique pour défendre l'accessibilité des lieux publics. Le documentaire "Objectif Kilimandjaro" retrace son périple en terre tanzanienne et son combat en France. A retrouver en replay !


    Pour faire progresser l'accessibilité, certains font des pétitions, d'autres créent des associations, Yann Jondot, lui, gravit des sommets. Et ce n'est pas seulement une image... En octobre 2017, le maire paraplégique de Langoëlan, une petite bourgade du Morbihan, se laisse à l'assaut du Kilimandjaro. Une ascension de 5 895 mètres sur le « toit de l'Afrique » (article en lien ci-dessous) en joëlette, un fauteuil à une roue tracté par une dizaine de Français et de Tanzaniens. En souvenir de son périple, un documentaire exaltant, Objectif Kilimandjaro, réalisé par Gérard Maximin, diffusé sur France 3 le 13 avril 2020, est disponible en replay sur le site de la chaîne (également ci-contre). 52 minutes pour retracer deux années de combat pour les droits des personnes handicapées.

    Du sommet de l'Afrique au sommet de l'Etat

    C'est lors d'un rendez-vous à la préfecture, quelques mois plus tôt, que Yann Jondot a un déclic. Alors qu'il doit retirer ses nouveaux papiers, plusieurs marches se dressent en travers de son chemin. « C'est pire que de gravir le Kilimandjaro, déplore-t-il. Ces marches, je ne pourrai jamais les monter alors que le Kilimandjaro, si. D'ailleurs, je vais le faire. » Après le sommet de l'Afrique, il tutoie le sommet de l'Etat français. Reçu tour à tour à l'Assemblée nationale, au Sénat et à Matignon lors d'un échange avec Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, il remet à chacun un livre blanc afin de promouvoir la réinsertion sociale des personnes en situation de handicap.

    « Ministre de l'accessibilité »

    Yann Jondot leur propose également trois mesures « simples, pragmatiques et peu onéreuses en faveur des personnes à mobilité réduite (PMR) ». La première : chaque commune doit disposer d'une rampe d'accès amovible, mise à disposition par la mairie en cas de besoin. La seconde : poser une sonnette accessible à tous devant les bâtiments publics lorsque l'accessibilité ne peut être assurée. La troisième : installer une rampe pour que les PMR sans fauteuil roulant puissent gravir les marches. Yann Jondot fait également part de son projet d'affichage d'un label « ville accessible » à l'entrée des communes pour signaler leur niveau d'adaptation. Cette idée le promeut « Ambassadeurs des ambassadeurs de l'accessibilité » fin 2018 puis « ministre temporaire pour l'accessibilité ». Une distinction qu'il honore au quotidien en usant d'ingéniosité pour trouver de nouvelles initiatives inclusives.

  • Merci

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    Victran, bénévole en livraison de courses