- Page 8

  • Handicap : les associations s'inquiètent d'une possible diminution du nombre de logements adaptés

    Le Conseil des ministres examine ce 4 avril le projet de loi "Élan", qui pourrait réduire de 90% le nombre de logements neufs accessibles aux personnes handicapées ou âgées, selon treize associations.
     
    Le projet de loi Élan (Évolution du logement et aménagement numérique), examiné ce 4 avril en Conseil des ministres,comporte des mesures qui "vont à l'encontre des besoins,quantitatifs et qualitatifs, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées", dénoncent dans un communiqué treize organisations représentatives des personnes en situation de handicap et de la lutte contre l'exclusion.

    Selon les signataires, dont l'Association des paralysés de France, ATD Quart Monde, la Fédération nationale des associations de retraités, ou la Fnath (Fédération des accidentésde la vie), une mesure prévoit "de réduire à 10% le nombre des logements neufs accessibles, au lieu de 100% aujourd'hui".

    Cela équivaut à "l'introduction de quotas de logement, discriminatoires, en contradiction avec le droit des personnes à choisir librement leur lieu de vie", poursuivent-ils, s'inquiétant d'une"grave régression sociale". Les personnes en situation de handicap et âgées n'auraient ainsi accès "qu'à un peu plus de 2.000 logements neufs chaque année", ont calculé les
    associations. Or il n'existe aucune obligation d'accessibilité sur les logements anciens, "C'est pour cela que l’on est aussi ferme sur le logement neuf", explique Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath.

    Seuls 10% des logements neufs devront respecter les normes d'accessibilité !

    Selon le projet de loi façonné par le secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires Julien Denormandie, les logements collectifs n'auront plus à être entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite. Au sein de chaque bâtiment à usage d'habitation ou à usage mixte, seuls 10% des logements devront l'être, tandis que les autres devront être "évolutifs", c'est-à-dire adaptables à la perte d'autonomie et au vieillissement

    04/04/2018 Handicap : les associations s'inquiètent d'une possible diminution du nombre de logements adaptés !

    (cloisons amovibles...). "La difficulté c’est qu’on ne sait pas exactement ce que le gouvernement veut mettre derrière cette notion d'adaptable", déplore Arnaud de Broca.
    Mi-mars, la Confédération nationale du logement (CNL, première association représentative des locataires de France) s’était publiquement inquiétée de cette "très forte réduction des normes d'accessibilité aux personnes en situation de handicap" dans la construction de logements neufs. "Les logements neufs doivent rester "100% accessibles", avait déclaré le président de l’association, jugeant que les proches d'une personne handicapée "doivent aussi pouvoir la recevoir".
    Le 30 mars, le ministère de la Cohésion des territoires a précisé que "tous les logements neufs pourront être rendus accessibles à travers de simples travaux".
     

  • Quelle honte ! Régression, régression...

    SKM_C224e18040510010_0001.jpg

    Trouvé dans le journal "La Montagne" de ce matin, jeudi 05 avril 2018 :

    LOGEMENTS "ÉVOLUTIFS" :  les logements collectifs ne devront plus être entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite.

    Au sein de chaque bâtiment à usage d’habitation ou à usage mixte, seuls un dixième des logements devront l'être, tandis que les autres devront être "évolutifs", c'est-à-dire adaptables à la perte d'autonomie et au vieillissement.

  • Des pâtes et des tracts contre la pauvreté des personnes handicapées

    clermont-manifestation-ressources-pates-660x330.png

    Plusieurs délégations de l’APF ont mobilisé leurs militants, jeudi 29 mars, pour manifester contre la faiblesse des ressources des personnes en situation de handicap. Le point d’orgue d’une semaine nationale orchestrée par l’association.

    Les manifestants ont campé devant la préfecture du Puy-de-Dôme pendant que trois représentantes de l’APF y étaient reçues. © DR

    Dix kilos de pâtes. Les trois représentantes de l’APF avaient apporté un cadeau symbolique au préfet du Puy-de-Dôme. « L’équivalent de la consommation mensuelle d’un allocataire de l’AAH que la faiblesse de ses ressources condamne à se nourrir de nouilles », explicite Sandrine Raynal. La directrice territoriale des actions associatives a été reçue à la préfecture, jeudi 29 mars en début d’après-midi, avec deux militantes de l’association.

    Elles ont expliqué au sous-préfet et au directeur de cabinet du préfet les raisons qui ont amené l’APF à organiser une campagne de mobilisation du 26 au 31 mars. Au menu : la faiblesse du montant de l’AAH inférieure au seuil de pauvreté. Mais aussi la fusion du complément de ressources et de la majoration pour la vie autonome ou la suppression de la prime d’activité pour les pensionnés d’invalidité en emploi.

    Dans la rue pour la première fois de sa vie

    Annabella Roche a également témoigné de son propre cas. Elle n’a pas le droit de toucher l’AAH car les revenus de son conjoint sont supérieurs au plafond de ressources autorisé. « Jusqu’à ce mon handicap m’en empêche, j’ai toujours travaillé, a-t-elle raconté. Et là, je me retrouve financièrement dépendante de mon mari. Cela m’est tellement insupportable que j’ai décidé de manifester pour la première fois de ma vie. »

    Que des nouilles, plein les fouilles

    Pendant l’entretien, la cinquantaine de militants restés dehors scandaient des slogans et reprenaient des chants. « On est bon à manger des nouilles pendant qu’ils s’en mettent plein les fouilles ». Fumigènes et banderoles complétaient le tableau. « Le dircab s’est engagé à rédiger une note qu’il va transmettre au cabinet du Premier ministre et de la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées », résume Sandrine Raynal.

    Les manifestants ont brandi leurs slogans devant la préfecture de Belfort. © DR

    Des boulets dans les roues

    500 km à l’est, quelques heures plus tôt, une délégation avait investi les abords de la préfecture du Territoire de Belfort. Une trentaine de manifestants avaient répondu à l’appel de l’APF parmi lesquels des représentants de la Fnath, d’Autisme 90, de l’Adapei et de l’association Valentin Haüy.

    Les fauteuils roulants des manifestants étaient entravés par des chaînes et des boulets en signe de protestation. « Le message est clair : l’insuffisance de leurs ressources inflige une peine supplémentaire aux allocataires de l’AAH et aux pensionnés d’invalidité », explique Martine Debros, la directrice territoriale de l’association.

    La PCH à la traîne

    Rebelote l’après-midi à Vesoul, devant la préfecture voisine de Haute-Saône. « Nous avons ajouté à la liste des revendications l’insuffisance de la compensation, précise Martine Debros. Alors que le montant moyen de la prestation de compensation du handicap atteint  5 555 € au niveau national, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort font partie des départements les plus à la traîne avec moins de 3 500 €. »

    La députée Pascale Boyer a rendu visite aux manifestants à Gap dans les Hautes-Alpes. © DR

    Une députée venue écouter

    À Gap, la dizaine de militants mobilisés ont distribué des tracts devant la cité administrative. C’est également là qu’ils ont reçu la députée Pascale Boyer. L’élue En marche de la première circonscription des Hautes-Alpes a pris note de leurs revendications. « Nous avions également invité le président de l’Assemblée nationale car il était à Gap pour inaugurer le collège Simone Veil, précise Cédrik Carotte, le directeur territorial des actions associatives de l’APF dans les Alpes. Mais il a décliné notre proposition. »

    Le maire de Manosque aussi

    Dans le département voisin des Alpes-de-Haute-Provence, les militants ont fait part de leurs doléances au maire de Manosque, venu les rencontrer sur la place où ils manifestaient. Deux représentants des trois parlementaires départementaux avaient également fait le déplacement. Ils sont repartis sans pâtes mais avec la liste des revendications.