- Page 19

  • Sensibilisation relative aux escroqueries dans le cadre de la crise sanitaire du COVID-19

    Des imposteurs ont profité du début de la crise sanitaire pour usurper l'identité de sociétés produisant ou distribuant des masques de protection, du gel hydro-alcoolique, des appareils respiratoires. Ils ont pour cible les pharmacies et les établissements de santé et les incitent à effectuer des commandes ainsi que des paiements. 

    Ces usurpateurs s'adaptent aux mesures prises par le gouvernement et tentent depuis le 6 avril de nouvelles escroqueries sous l'adresse suivante:
    --> françois.perrin@covid-gouv-fr.site.

    La Direction Centrale de la Police Judiciaire vous invite à rester vigilant pendant toute cette période et à continuer à vérifier toute demande suspicieuse et tous les paiements en lien avec un changement de coordonnées bancaires du fournisseur. 

  • Sur le front covid, les travailleurs handicapés font le job

    sur-front-covid-travailleurs-handicapes-font-job-12833.jpg

    Même si la plupart ont fermé, certains Esat et entreprises adaptées poursuivent leur activité dans des secteurs dits "sensibles". Dans l'ombre, leurs travailleurs participent pleinement au combat mené contre le Covid-19.

    Le 16 mars 2020, les directives du gouvernement sont formelles : tous les Esat (établissements et services d'aide par le travail) et EA (entreprises adaptées) doivent fermer leurs portes à l'exception de ceux ayant des activités jugées « absolument indispensables ». Un « enjeu capital » dans cette crise sanitaire sans précédent qui concerne la fabrication de masques, de pièces pour respirateurs artificiels, du conditionnement de gels hydroalcooliques, de services de livraison de repas, de nettoyage, d'impression de dossiers médicaux, d'activité de blanchisserie pour assurer le fonctionnement des Ehpad et hôpitaux, de centres d'appels… Depuis le début du confinement, les secteurs protégé et adapté sont donc contraints « d'organiser la réduction de leurs activités au strict minimum » et de « clore tous les lieux de restauration ouverts au public », en « priorisant les mesures de protection de la personne », selon la profession.

    Toujours en activité

    Mais qui parle de ces travailleurs maintenus à leur poste, ces « invisibles » ? « Le secteur médico-social est le grand oublié de cette crise, regrette la Fondation des Amis de l'atelier. Nous pensons assez aisément aux soignants, livreurs, caissiers, etc. mais oublions souvent nos travailleurs ». Parmi ses huit Esat, sept assurent des prestations de restauration et/ou blanchisserie. La priorité a donc été de garantir une continuité de service pour ses clients dits « sensibles » tels que les foyers pour adultes et enfants, hôpitaux et Ehpad. Mais, très vite, d'autres besoins se sont fait sentir. Le manque de matériel de protection a amené les Esat à adapter leurs productions. Celui du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) a, par exemple, redémarré son atelier couture, les équipes s'attelant à la confection de masques et de surblouses en tissu pour les professionnels de la Fondation. C'est également le cas de l'EA corse La Châtaigneraie, qui assure vouloir « participer au combat national » en fabricant des masques mis à disposition des acteurs solidaires du territoire et des personnels administratifs du groupe auquel il appartient.

    Une web-série sur les « héros de l'ombre »

    De son côté, pour « valoriser l'engagement, la mobilisation et la pertinence de ses entreprises face à cette crise », l'Unea (Union nationale des entreprises adaptées) a choisi de mettre à l'honneur « ces hommes et ces femmes qui se sont engagés avec courage », souligne Sébastien Citerne, son directeur général. Sa web-série « Covid-19 : les EA s'engagent » propose quatorze témoignages inspirants, diffusés sur son site et sa chaîne YouTube. L'objectif ? « Expliquer aux Français comment ces entreprises qui emploient majoritairement des personnes en situation de handicap ont réussi à maintenir ou réorienter complétement leur activité et leur production pour se mettre au service de la Nation tout en prenant les mesures nécessaires pour protéger la santé de leurs salariés », explique l'Unea. Durant quatre semaines, du 10 avril au 8 mai, chaque lundi, mercredi et vendredi à 18h, les internautes peuvent découvrir un nouvel épisode sous le hashtag #AdaptéeEtEngagée. Pour Cyril Gayssot, son président, ce sont des « héros de l'ombre » qui ont « une importante responsabilité sociale et sociétale » et seraient une « solution pour demain ». Ancrée dans un écosystème local, ces entreprises produisent, en effet, du « made in France » et contribuent à une société de services de proximité ainsi qu'à la valorisation des territoires. Et sont capable d'innovation et de performance ; « On a créé un prototype de masque qui a été homologué en quelques jours, se félicite, Jean-Marc Phommavong, directeur adjoint d'Handy Up. La conception et la fabrication sont 100 maison ».

    Des collègues confinés

    Si certains travailleurs sont à la tâche, la majorité reste néanmoins confinée, en famille ou à domicile. Sandrine, travailleuse à l'atelier blanchisserie de l'Esat Les Robinsons, adresse un message de soutien à ses collègues : « Nous venons travailler avec courage pendant le confinement. On pense bien à vous. ». La Fondation des Amis de l'atelier admet que « ce confinement et le fait de devoir arrêter de travailler sont des épreuves très difficiles pour certaines personnes souffrant d'un handicap psychique ». Dans ce contexte inédit et souvent anxiogène, comment poursuivre un accompagnement à distance, « contre-nature pour un Esat qui a pour vocation de les intégrer dans le milieu professionnel », consent Sylvain Delagneau, directrice des ESAT Les Robinsons et L'Atelier. Il a fallu s'adapter et des solutions novatrices ont ainsi vu le jour. L'association a, par exemple, mis en place une plateforme de soutien téléphonique. Une psychologue anime par ailleurs un groupe de paroles en téléconférence quatre fois par semaine tandis que des conférences téléphoniques docus/débats sont organisées par les moniteurs et éducateurs. « Les travailleurs sont très actifs et très demandeurs », assure-t-elle.

  • Psychiatrie et confinement : 2,5 M de patients en souffrance

    psychiatrie-confinement-2-5M-patients-souffrance-12839.jpg

    L'Académie nationale de médecine alerte à son tour sur les "conséquences de l'épidémie sur les malades mentaux (sic) et les soins psychiatriques". Selon elle, elles sont "majeures" et "alarmantes". Pour quelles raisons ?

     

    Y-a-t-il urgence à venir au secours de la psychiatrie en cette période confinée ? L'Académie de médecine semble le penser puisque, le 21 avril 2020, elle se fend d'un communiqué pour déplorer sur une situation « alarmante » qui pourrait avoir des conséquences « majeures ». Elle fait ainsi écho de l'appel au secours d'une centaine de médecins qui, dans une tribune publiée le 8 avril dans Le Parisien, s'inquiétaient du sort des 2,5 millions de personnes prises en charge en psychiatrie (article en lien ci-dessous). « Ce sont les grands oubliés de la crise », avait martelé Marion Leboyer, directrice de FondaMental, fondation dédiée aux pathologies mentales.

    Des fragilités accentuées

    Les patients atteints de troubles psychiques (bipolarité, schizophrénie, dépression sévère…) présentent une « fragilité particulière » liée à la fréquence des déficits organiques associés mais aussi à la difficulté de leur faire respecter les gestes barrières. Du fait de l'inhibition due à leur pathologie et à leur traitement, ils peineraient également à recourir aux soins lorsque leur état de santé le nécessite. L'Académie déplore également « l'application difficile des mesures de confinement en chambre chez les malades mentaux (sic) hospitalisés quand la prévention de la contagion l'exige ». En parallèle, elle constate un « risque important de rupture du suivi et des soins, donc de rechute », chez les personnes suivies en ambulatoire puisque, depuis le début du confinement, on observe des problèmes pour accéder aux consultations. Cette pénurie pourrait avoir des conséquences sur leur état de santé mais aussi sur leur entourage. Face à la fermeture de certains services, elle recommande qu'une prise en charge ambulatoire soit également organisée sur chaque site, par téléconsultation ou consultation téléphonique, avec des praticiens hospitaliers et libéraux.

    Pénurie de protections

    Par ailleurs, le risque de transmission nosocomiale du Covid-19 est présent dans les établissements psychiatriques comme dans tous les établissements de santé. L'instance appelle donc à « ne pas négliger les professionnels en charge de la santé mentale » lors de la mise à disposition des matériels de protection (masques, tenues et lunettes de protection, gels hydroalcooliques...). Elle entend alerter les Agences régionales de santé (ARS) et les Groupements hospitaliers de territoire (GHT) sur la possible « discrimination » des demandes émises par les structures de soins psychiatriques et les éventuels « retards ».

    Un tri des malades ?

    Enfin, les patients suspectés d'être atteints de Covid-19 bénéficient-ils d'une surveillance médicale efficace à domicile ? « Il faut s'en assurer », poursuit l'Académie, réaffirmant qu'ils devront pouvoir « en cas d'aggravation » accéder sans délai et sans stigmatisation aux soins médicaux hospitaliers, voire à l'hospitalisation en soins intensifs et réanimation. Face aux remontées de terrain qui affirmaient que, compte tenu de la saturation des urgences, un « tri des malades », notamment atteints de handicap psychique, était opéré, Olivier Véran, ministre de la Santé, avait dû prendre publiquement la parole, le 4 avril, pour réaffirmer que le handicap ne devait « pas être un critère de refus aux soins » (article en lien ci-dessous).

    Des droits respectés ?

    « L'ampleur de la situation épidémique actuelle » expose les personnes souffrant d'une pathologie mentale à « une perte de chance consécutive à un éventuel abandon des soins », conclut l'Académie de médecine. Selon elle, « cette préoccupation majeure concerne aussi tous les sujets présentant des symptômes de souffrance psychique favorisés par les conditions de confinement » ; cela peut se manifester par de l'anxiété, une dépression, des angoisses, voire des bouffées délirantes ou des pensées suicidaires. A ce titre, la Fondation FondaMental a lancé la plateforme CovidEcoute (article en lien ci-dessous). L'objectif : répondre aux détresses émotionnelles immédiates mais aussi prévenir les troubles dépressifs ou de l'humeur et le stress post-traumatique liés à cette crise sanitaire exceptionnelle.

    In fine, « particulièrement exposés à des mesures de contention, d'enfermement, de privation de liberté en général », selon l'Académie, les droits de ces patients sont-ils toujours respectés ?