Le syndicat dénonce les dangers d’une convention pour l’école inclusive signée entre l’Agence régionale de santé et les académies de Clermont-Ferrand, Lyon et Grenoble. Elle prévoit, d’ici 3 ans, l’augmentation de l’externalisation des unités d’enseignements en établissement médico-social. « Nous voulons défendre les structures et les postes, c’est tout » insiste Nicolas Duquerroy.
Et de rappeler que « Force Ouvrière a toujours milité pour la pleine et entière intégration sociale et scolaire des personnes handicapées dès leur plus jeune âge dans l’école de la République… mais uniquement dans des conditions optimales pour tous ».
La pétition a recueilli un grand nombre de signatures dans tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes « parce que des collègues sont démunis et en difficulté face à des situations particulières. On ne stigmatise pas, on fait des relevés de terrain ».
Les réactions
Le colloque « école inclusive, des mots aux actes », fin mai, à Clermont-Ferrand, au lycée Gasquet, a été l’occasion pour des parents d’élèves (FCPE, associations dans le champ du handicap) et des syndicats (CGT) d’évoquer cette pétition de FO (ci-contre).
« De toute évidence, les responsables de FO se trompent de combat. La question de fond n’est pas celle de l’accueil des élèves en situation de handicap ou pas mais celle des moyens qui sont alloués à la politique inclusive ».
FCPE 63 Et Aurélien Demangeat, président de la FCPE 63, d’insister : « L’inclusion scolaire est une affaire relevant du bien vivre ensemble, du respect de l’autre et de ses différences. Comme FO, nous dénonçons le manque de moyens, le manque de formation des enseignants et des personnes qui accompagnent les enfants. Mais ce qui nous gène, c’est la conclusion à laquelle parvient FO, qui finit par dénoncer l’accueil même des enfants en situation de handicap dans l’école de la République ».
L’APF 63 (Association des Paralysés de France) fait part de son indignation face à la pétition contre la systématisation de l’inclusion scolaire portée par le syndicat Force Ouvrière dans un courrier. Extraits.
"Le syndicat diffuse un tract dans lequel il caricature les objectifs de la convention de partenariat relative à l’école inclusive signée entre l’ARS Auvergne Rhône-Alpes et le rectorat de Clermont-Ferrand, Grenoble et Lyon. Ce tract stigmatise les enfants en situation de handicap qui seraient dangereux et dont la présence dans l’école ordinaire aggraverait les conditions d’apprentissage des autres élèves… Le syndicat lance une pétition ayant pour but de remettre les enfants handicapées derrière des murs, à l’isolement, et faire annuler la convention".
"Les élèves en situation de handicap
ne sont pas des citoyens à part"
"Les élèves en situation de handicap ne sont pas des citoyens à part, avec des droits particuliers, mais des citoyens à part entière avec les mêmes droits que les autres (...). Des études précises ont été conduites par l’Agence Européenne pour le développement des personnes ayant des besoins particuliers et contrairement à ce que laisse supposer le tract, les résultats des classes qui accueillent des enfants en situation de handicap ne sont en aucun cas inférieurs mais se révèlent même plutôt supérieurs à ceux des autres classes du même établissement (...). L’APF (Association des Paralysés de France) réaffirme le principe selon lequel l’inclusion doit être le principe directeur de notre système éducatif qui ne doit laisser personne au bord du chemin".
AVEC, Agir pour Vivre Ensemble nos différenCes
Le président d' Avec, une association puydomoise dont le but est de "promouvoir l'intégration des personnes porteuses d'un handicap quel qu'il soit dans un esprit d'entraide, de convivialité et de tolérance", dont l'originalité est de réunir des enfants porteurs de handicaps (principalement des troubles du spectre autistique) et d'autres enfants a également réagi : "L’exclusion des personnes avec handicap dans la société française est une réalité. Nous, membres de l'association AVEC, y sommes confrontés tous les jours : manque d'inclusion dans l’emploi, les activités culturelles et sportives, etc…
"Dès le plus jeune âge, nos enfants souffrent de ne pas avoir les mêmes droits que tout à chacun"
"Dès le plus jeune âge, nos enfants souffrent de ne pas avoir les mêmes droits que tout à chacun. La pétition du syndicat FO63 Education Nationale est le reflet de cette ségrégation".
Et de poursuivre : "Plutôt que d’exclure nos enfants, bien au contraire, il faut plus de places pour les accueillir en créant des ULIS supplémentaires. Ces unités doivent s’ouvrir aux professionnels (établissements et libéraux) qui sont de vrais spécialistes accompagnant les enfants et peuvent conseiller et soutenir les professeurs. Ces derniers doivent avoir une vraie formation sur les handicaps. Les souffrances décrites par le syndicat FO63 Education Nationale sont le résultat de toutes ces carences".