Depuis quelques années, Sandrine Ciron, présidente de l’association Fashionhandi, milite pour que les personnes en situation de handicap ne soient pas exclues du monde de la mode. À 35 ans, elle a décidé de se lancer en tant que mannequin professionnel wheelchair. Consciente que ce milieu reste encore très fermé au handicap, la jeune femme espère contribuer à faire évoluer les mentalités.
« La mode est un milieu qui m’a toujours intéressée et attirée. Je suis très coquette. J’ai commencé par créer un blog en 2013. J’avais envie de partager des conseils mode avec d’autres personnes en situation de handicap. Dans la foulée, je me suis lancée dans l’organisation de mon premier défilé.
Mêler mode et handicap n’était pas évident il y a cinq ans. J’ai créé l’association Fashionhandi « Fashion for all » parce que je voulais faire bouger les choses. Réunir des stylistes, des photographes, des maquilleurs, des mannequins autour d’un événement, chercher des partenariats, tout cela est passionnant. Et je vais continuer de m’impliquer dans cette association qui est chère à mon cœur.
On peut être belle et sexy, même avec un handicap !
Mais aujourd’hui, je veux aussi un peu penser à moi. Ma participation au premier concours de Miss Monde en fauteuil roulant à Varsovie (Pologne) en octobre 2017 m’a confortée dans mon choix. C’était une expérience incroyable. J’ai donc décidé de me lancer un nouveau défi : démarrer une carrière de mannequin en fauteuil roulant. Mon credo ? On peut être belle et sexy, même avec un handicap ! Je me déplace en fauteuil roulant, mais je peux aussi me tenir debout pour certaines poses.
Un milieu élitiste face à une détermination sans faille
Mon ambition est de tenter de faire bouger l’univers de la mode par une plus grande représentation des personnes en situation de handicap. Je sais que c’est un milieu très élitiste, mais je garde la détermination que cela reste possible d’y inclure les personnes en situation de handicap. Dans d’autres domaines élitistes, comme le sport, les avancées ont été majeures, comme l’attestent les Jeux paralympiques. En France, les mentalités évoluent moins vite que dans d’autres pays, mais je suis confiante.
Je compte beaucoup sur les réseaux sociaux pour m’aider à me faire connaître. Qui sait, forte de mon expérience, Fashionhandi arrivera peut-être à créer la première agence spécialisée pour les mannequins en situation de handicap en France. »