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  • Handicap de communication : comment financer une aide ?

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    Quels droits en cas d'impossibilité de s'exprimer à l'oral ? Demander une évaluation de ses besoins, rédiger un bilan, déposer un dossier auprès de la MDPH... Zoom sur les 3 étapes à effectuer pour bénéficier d'une aide technique à la communication.

     

    « Je ne peux pas communiquer oralement et mon handicap est reconnu. Quels sont mes droits ? » Focus sur les trois étapes à réaliser pour bénéficier d'une aide technique à la communication... Parce que communiquer est un droit universel !

    Demander une évaluation

    La première, demander une évaluation de ses besoins : pouvoir communiquer en face-à-face, à partir de pictogrammes, à distance, accéder au numérique, contrôler son environnement... Des demandes d'évaluation gratuites sont disponibles en ligne sur certains sites spécialisés. Ensuite, tournez-vous vers votre ergothérapeute ou orthophoniste ainsi qu'un spécialiste des aides techniques pour établir votre diagnostic et valider les tests avec ses outils.

    Rédiger un bilan

    Vient ensuite la rédaction du bilan. « Ce dernier doit mettre en exergue la faisabilité de l'utilisation de l'aide souhaitée, en prenant en compte l'accessibilité, l'installation, les transferts et le transport, ainsi que l'accompagnement du bénéficiaire pour que son usage soit pertinent et bénéfique », explique Raphaël Terrier, directeur de Cenomy France, spécialiste des technologies de compensation du handicap. Comment choisir l'aide technique adaptée ? « Le projet de l'utilisateur doit plutôt présumer de son potentiel que de ses compétences actuelles, notamment pour la communication pictographique qui nécessite un apprentissage », répond-il. « Une communication efficace, c'est pouvoir dire : ce que je veux, à qui j'en ai envie, quand j'en ai envie et de n'importe quelle manière », définit Gayle Porter, orthophoniste australienne, experte en communication alternative améliorée (CAA). De ce fait, le dispositif devra également répondre aux exigences du quotidien en matière d'ergonomie, de sécurité et de disponibilité.

    Déposer une demande auprès de la MDPH

    Ultime étape : déposer une demande auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Dans le cadre de la Prestation de compensation du handicap (PCH), l'acquisition du matériel est prise en charge de 75 à 100 % et plafonnée de 700 à 3 960 euros (montant maximum attribué pour une durée de trois ans), selon l'aide envisagée. Par exemple, une commande oculaire ou un joystick adapté sont pris en charge à 75 % avec un plafonnement à 3 960 euros tandis qu'une prestation d'assistance et de maintenance est prise en charge à 75 %, plafonnée à 100 euros par mois. Besoin d'un logiciel ou d'une application de communication à synthèse vocale ? Il bénéficie d'une prise en charge à 100 %, avec un plafonnement à 700 euros. « Si votre projet dépasse 3 000 euros, cela n'impacte pas votre budget PCH pour vos autres besoins, rassure Raphaël Terrier, c'est le principe du déplafonnement. » La Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapée (CDAPH) de la MDPH s'engage ensuite à traiter chaque dossier dans un délai de quatre mois maximum. En cas de refus, un recours est possible, appelé RAPO. En cas d'acceptation, il faudra s'acquitter d'un éventuel reste à charge (sur fonds personnels, en demandant le soutien d'association ou une campagne de crowfunding dédiée type Humaid) ou faire appel au fonds départemental

  • Emploi des personnes handicapées : booster de performance ?

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    A ceux qui estiment que l'embauche de travailleurs handicapés pourrait affaiblir la compétitivité des entreprises françaises, "il n'en est rien", assure une étude. Au contraire, cela révélerait une meilleure performance sociale des équipes.

     

    L'emploi des personnes en situation de handicap, un frein pour les entreprises ? Si les avantages économiques de la non-discrimination en matière d'origine et de genre ont été largement étudiés par la littérature académique, en revanche, peu de résultats existent sur la non-discrimination relative au handicap. Alors, France stratégie, institution rattachée au Premier ministre qui a notamment pour mission d'évaluer les politiques publiques, s'est penchée sur la question via une étude qui s'appuie sur plusieurs enquêtes menées depuis des années. Ses conclusions sont sans appel : « L'augmentation de l'effort par les entreprises pour embaucher des travailleurs handicapés ne pénalise pas leurs performances économiques et financières. Au contraire, cela s'accompagne de salaires légèrement plus élevés, miroir probable d'une meilleure performance organisationnelle et sociale de l'entreprise ». Dans un contexte aujourd'hui critique, qui laisse augurer un avenir incertain en termes d'emploi, notamment pour les personnes handicapées, cette étude tombe à point nommé pour battre en brèche les idées reçues.

    Ouverture à la diversité

    « Certains pourraient critiquer l'incitation à l'emploi, qu'il soit direct ou indirect, des travailleurs handicapés au titre qu'elle risquerait d'affaiblir la compétitivité des entreprises françaises. Il n'en est rien ! », affirment les auteurs de l'étude. Selon eux, « au-delà des éventuels coûts administratifs et d'aménagement des postes, le recrutement et le maintien en emploi de ces salariés pourraient contribuer à une meilleure gestion des ressources humaines, en encourageant notamment l'ouverture à la diversité et la solidarité ». Par ailleurs, avec des perspectives professionnelles élargies, les personnes handicapées pourraient être encouragées à entreprendre des études plus longues, donc à consolider leur niveau de qualification et leur productivité. Pourtant, la majorité des entreprises françaises assujetties ne respectent pas encore le seuil légal de 6 %.

    Quel bilan ?

    En 2015, près de 90 % des personnes interrogées (enquête Ifop) considèrent « qu'il faut aider les personnes handicapées à travailler quelle que soit leur incapacité » et 70 % estiment qu'il faudrait davantage encourager ou obliger les entreprises à employer des travailleurs handicapés en milieu ordinaire. Quatre ans plus tard, leur  taux de chômage s'élève à 16 %, soit deux fois supérieur au reste de la population (article en lien ci-dessous). Concernant leur taux d'emploi, il s'établit à 35 %, contre 65 % pour le grand public.
    Qu'en est-il par rapport aux autres pays européens ? Selon les statistiques d'Eurostat, la France présente néanmoins un taux d'emploi supérieur de 50 % à la moyenne de l'Union européenne, à l'instar de la Suède, de la Suisse et de l'Islande. Même si la situation semble meilleure dans notre pays, l'insertion sur le marché du travail des personnes handicapées n'en demeure pas moins difficile…

    Incitation à l'emploi direct

    Cette étude devrait donc  apporter « un message positif en faveur de la lutte contre les stéréotypes à l'encontre des personnes handicapées. Cela devrait encourager les entreprises à poursuivre leurs efforts d'inclusion dans l'activité économique », espère France stratégie. La loi de 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », entrée en vigueur en 2020, qui réforme en profondeur l'obligation d'emploi, entend bien donner une inflexion majeure à l'inclusion en milieu ordinaire. Pour ce faire, elle prévoit notamment la limitation de l'utilisation des accords au profit de l'emploi direct (article en lien ci-dessous). En effet, depuis le 1er janvier 2020, le taux d'emploi à respecter ne prend en compte que la part des travailleurs en situation de handicap présents dans l'entreprise (intérimaires et personnes mises à disposition compris) et est calculé sur la base de l'effectif moyen annuel. « Il sera pertinent de l'évaluer dans quelques années afin de vérifier s'il est nécessaire de faire évoluer à nouveau les obligations des entreprises pour accroître l'emploi de ce public », conclut l'étude.

  • Que voyez-vous?

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