Entraînement intensif
Pour remplir ses objectifs, il s'entraîne quatre heures par jour, six jours sur sept, y compris durant cette période si singulière de confinement qui l'a empêché de se rendre à la piscine et sur les pistes d'athlétisme. Parce que, selon son entraîneur, Dan Grieb, l'Ironman « ne pardonne pas », Chris a couru en plein air et nagé dans les lacs, pour maintenir le rythme. « Avoir le syndrome de Down (ndlr : trisomie 21, en anglais) signifie que je dois travailler plus dur que tout le monde, cela m'a aidé à être prêt », explique-t-il dans les colonnes d'USA Today, refusant de prendre son handicap comme prétexte. Malgré une opération du cœur à l'âge de cinq mois et l'usage d'un déambulateur à trois ans, il s'initie au sport tout azimut : golf, basket-ball, course…
Sortir des stéréotypes
Il défie les craintes initiales de ses parents qui, de l'aveu de son père, l'ont traité « comme quelqu'un de différent ». « Je ne lui ai pas donné la même chance qu'à sa sœur, une athlète douée, parce que je voulais le protéger », explique-t-il dans USA Today, avant d'encourager son fils à aller au bout de ses rêves. Le tempérament fonceur de Chris lui permet d'intégrer, à l'âge de neuf ans, le programme Special Olympics dédié aux personnes avec un handicap mental, avant d'être remarqué par l'équipe USA Triathlon. « Quand quelqu'un comme Chris est capable de se placer devant la ligne de départ et de dire au monde entier : 'Je parie que vous n'avez pas vu ça venir', cela envoie un message, se félicite Timothy Shriver, président de Special Olympics. De nos jours, nous avons désespérément besoin de personnes qui nous sortent des stéréotypes ».
Suivre son exemple
Le sportif devait initialement disputer le semi Ironman de Panama City Beach en mai 2020, annulé à cause de la pandémie. Il vise désormais la version « full » qui doit avoir lieu en novembre. Sur son compte Instagram, il encourage ses pairs à suivre son exemple : « Si vous connaissez une famille avec le syndrome de Down, partagez ceci pour lui prouver que tout est possible pour leur enfant ». Chris ne se contente pas de prouesse physiques, il a en projet l'écriture d'un livre. Son titre ? 1 % better (1 % meilleur, ndlr). Chaque jour 1% de plus, c'est son credo pour atteindre ses objectifs, un élan qu'il partage lors de conférences.
D'autres exploits…
D'autres personnes en situation de handicap ce sont confrontées à ce triathlon très longue distance, épreuve extrême. En 2015, paraplégique depuis 20 ans, Laurent Bardin est devenu le premier participant handicapé à concourir à l'Ironman de Nice. Pour vaincre le temps et terminer la course, il ne pourra compter que sur la force de ses bras. Quatre ans plus tard, Valentin Francavilla détache son frère, polyhandicapé, de son fauteuil pour lui permettre de franchir la ligne d'arrivée debout, sous les hourras (articles en lien ci-dessous)... En 2014, l'ironman nourrissait également le scénario de De toutes nos forces, un père (Jacques Gamblin), qui s'engage sur celui de Nice avec son fils handicapé (article en lien ci-dessous). Il était inspiré de l'histoire vraie d'un Américain, Dick Hoyt, qui prit part avec Rick, son fils, à 984 événements dont 229 triathlons (6 Ironman), 20 duathlons et 66 marathons.