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  • Film : un rugbyman malvoyant joue avec des lunettes adaptées

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    Privé de l'usage d'un œil, Ian McKinley a réussi un retour spectaculaire dans le rugby avec l'équipe d'Italie, une histoire racontée dans "Regarde au-delà", un documentaire dont il est le protagoniste, disponible sur les plateformes de streaming.

     

    McKinley a perdu l'usage de son œil gauche en janvier 2010, lorsque le crampon d'un joueur a percé son globe oculaire. Alors joueur du Leinster et de l'équipe d'Irlande des moins de 20 ans, il a été contraint d'arrêter le rugby un an plus tard, mettant ainsi fin à son rêve de jouer pour le XV du Trèfle. Mais le natif de Dublin, aujourd'hui âgé de 30 ans, n'aime pas perdre. "Lo Sguardo Oltre - Regarde au-delà" qui doit sortir le 18 mai 2020 en Italie, retrace son combat, avec l'aide de son frère Philip et grâce à des lunettes spécialement conçues, pour trouver un moyen de revenir sur le terrain.

    Source d'inspiration

    "(C'est) l'histoire de deux frères qui unissent leurs forces pour surmonter les problèmes liés au handicap d'Ian", raconte la réalisatrice Lia Beltrami à propos du documentaire de 67 minutes. Sa carrière en Irlande terminée, McKinley déménage en Italie pour entraîner à Udine, près de la frontière avec la Slovénie. Mais le jeu lui manque désespérément, et son rêve se réalise lorsque son frère demande à un étudiant du National College Art and Design d'Irlande de l'aider à concevoir des lunettes de protection adaptées. McKinley peut alors retourner sur le terrain, en troisième division italienne. Puis il passe semi-professionnel à Viadana et retrouve l'élite avec Zebre, un des deux clubs italiens engagés en Pro12, avant de débarquer à Trévise en 2016. Son come-back est parachevé quand le sélectionneur du XV d'Italie Conor O'Shea lui offre sa première cape en novembre 2017, lors d'un test-match contre les Fidji. Entré en jeu comme demi d'ouverture, McKinley passe une pénalité et les Azzurri l'emportent 19-10. "Leur histoire est destinée à inspirer tous ces jeunes qui perdent courage à cause de handicaps, de la solitude et de la douleur profonde", explique Lia Beltrami.

    Mentalité de gagnant

    McKinley compte désormais huit apparitions avec l'Italie. Pour son premier Tournoi des six nations, en 2019, il dispute trois rencontres mais ne peut éviter aux Azzurri la cuillère de bois. "Il y a beaucoup de critiques envers l'équipe nationale italienne en raison de ses résultats en Six Nations et du fait qu'elle ne gagne pas depuis longtemps", déplore McKinley, interrogé par l'AFP, depuis son domicile de Trévise. "Nous sommes tous des compétiteurs, nous voulons tous gagner, ne pas gagner de match fait mal (...) Les gens travaillent très dur pour essayer de rectifier cela, pour apporter cette mentalité gagnante, mais c'est un long processus", poursuit le demi d'ouverture.

    Port des lunettes autorisé

    Son dernier match international s'est soldé par un revers en Irlande (29-10) en préparation à la Coupe du monde en août dernier. Il n'a cependant pas été du voyage au Japon. Son combat ne s'est pas arrêté à son retour à la compétition. Hors du terrain, une de ses grandes victoires a été l'autorisation par World Rugby en 2019 du port de lunettes de protection sur le terrain, ce que refusaient notamment la France et l'Angleterre.

    La première du film à Dublin n'a pas été projetée en salles à cause de la pandémie de nouveau coronavirus mais le film est diffusé en ligne, sur Amazon Prime et divers canaux. "Ce n'est pas fait comme un film, c'est vraiment une caméra qui s'est introduite chez moi et des interviews de gens que je connais, c'est très personnel", reconnaît McKinley. "J'espère qu'il inspirera les gens et montrera comment c'est d'avoir un bon groupe de personnes autour de vous", conclut-il.

  • Déconfinement : pour les personnes en situation de handicap, reprendre le sport reste complexe

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    La Fédération française handisport indique dans un plan de déconfinement détaillé que le besoin d'être assisté par un guide ou un pilote pour pratiquer une activité sportive ne permet pas de reprendre dans de bonnes conditions sanitaires.

    Alors que les activités sportives commencent à reprendre, en extérieur, en petit groupe, à distance les un des autres, un public se trouve particulièrement en difficulté : les sportifs handicapés. En effet, si pour les personnes les plus autonomes et aux pathologies les moins sévères, il suffit de reprendre dans les mêmes conditions que tout le monde, certains ont besoin d’accompagnateurs ou d’assistance. Dans ces cas-là, la Fédération française handisport recommande d'appliquer le principe de précaution.

    "On a une question récurrente ; des déficients visuels veulent savoir s'ils peuvent faire du sport du tandem, par exemple, avec leur binôme. Pour l'instant, la réponse est non. Quand on fait du tandem, forcément il y a de la transpiration, des gouttelettes qui peuvent s'échapper et même masqués on n'est pas sûrs", explique Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération française handisport.

    Pratique "sans contact"

    Dans un guide d'une vingtaine de pages, la FFH recense toutes ces préconisations en fonction des différents sports, des différents handicaps. Un guide amené à évoluer, mais valable pour le moment jusqu'au 2 juin. "La circulation du virus étant encore active sur le territoire, la Fédération Française Handisport fait le choix, en attendant les nouvelles décisions gouvernementales, de ne pas exposer ses membres les plus vulnérables ou dépendants aux aides humaines dans le cadre de leur activité sportive, pour limiter les risques encourus et conserver une forte maîtrise sanitaire", écrit la fédération.

    À partir du 11 mai 2020, la Fédération redonne donc la possibilité "d’une reprise conditionnée des activités physiques et sportives par les associations affiliées, les comités départementaux et régionaux. (...) Cette réouverture de la pratique fédérale devra systématiquement mettre en avant la pratique 'sans contact', en extérieur et dans une logique individuelle et autonome", insiste-t-elle.

    "Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant ?"

    Le protocole précise que la présence d'encadrants sportifs est autorisée"en respectant les gestes barrières, les règles sanitaires et de distanciation physique (1m minimum et espace par individu de 4m2, en situation statique)" mais que celle d'un guide ou d'un pilote ne l'est pas car elle "ne permet pas de respecter les mesures de prévention et de sécurité face à la transmission du Covid-19 (distanciation de 10 mètres minimum entre 2 personnes dans la pratique de la course à pied, du vélo, du ski, ou de 5  pour la marche ou la randonnée)".

    Une préconisation très difficile à recevoir, admet Candide Codjo, président de l'ASLAA, l'un des principaux clubs de tandem handisport en France : "Elle est violente parce que nous, on se sent totalement discriminés. Il faut partir du principe que beaucoup de personnes aveugles ne peuvent, en règle générale, pas sortir." "Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant et le copilote à cinq mètres derrière...?", ironise-t-il.

  • Déconfinement

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    Nos délégations restent pour le moment fermées au public, mais toujours joignables et en contact quotidien avec nos adhérentes et adhérents, pour leur apporter un soutien psychologique, de l'aide, les accompagner dans leurs démarches...
     Dans nos établissements et services médico-sociaux, la sortie du confinement s'organise progressivement, la priorité étant la santé et la sécurité de toutes et tous.

    Pour en savoir +  https://bit.ly/3crgyes